La traque des fraudeurs et IA

Collecter les données des contribuables sur les réseaux sociaux

Pour atteindre les objectifs, le gouvernement  se donne les moyens. Depuis plusieurs années, les données issues des fichiers du fisc et ceux des autres administrations françaises ou étrangères peuvent être traités via l’intelligence artificielle et donner ainsi lieu à un contrôle fiscal.

Pour cela, une expérimentation a été mise en place par un décret de 2021. Grâce à la publication  du Décret n° 2021-148 du 11 février 202 (JORF n°0038 du 13 février 2021) , le fisc vient d’obtenir l’autorisation pour lancer dans les prochaines semaines son algorithme sur les réseaux sociaux, ainsi que les sites de mise en relation.

Le projet « web scraping » permet à l’administration fiscale de collecter, grâce à l’intelligence artificielle, les données publiées sur les réseaux sociaux et sur les sites de vente en ligne.

Ces informations doivent être accessibles sans qu’il ne soit nécessaire d’être inscrit sur la plateforme. Ces données doivent uniquement permettre de repérer des fraudeurs qui ont des activités de contrefaçon ou de contrebande, des activités professionnelles non déclarées ou de fausses domiciliations fiscales à l’étranger.

L’administration fiscale a ontenu le feu vert nécessaire pour une phase expérimentale de 3 ans afin de mettre en place la collecte et l’exploitation de données publiées sur les réseaux sociaux et les plateformes en ligne. 

Des précédents ont démontré que les réseaux sociaux pouvaient devenir des outils utiles pour traquer les fraudes. 

 

Fraude image

La collecte de données des contribuables sera réalisée grâce à un algorithme capable d’identifier des mots-clés, des indications de dates et de lieux susceptibles de prouver une infraction.

Avec cet  algorithme, la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) et la Direction générale des Douanes et Droits Indirects (DGDDI) devraient pouvoir lutter plus efficacement contre la fraude (domiciliation à l’étranger par exemple), la contrebande et le trafic de stupéfiants.

Parmi les réseaux et sites ciblés par la collecte, on retrouve Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn ou encore YouTube, Leboncoin et Blablacar, utilisés quotidiennement par les Français.

Le fisc devra se limiter  aux contenus librement accessibles et manifestement rendus publics . Les comptes en mode  privé  et les échanges dans les messageries resteront donc invisibles aux yeux de l’administration. Les commentaires des autres utilisateurs ne pourront également pas être pris en compte.

Lorsque les données ne révèlent aucune activité occulte ou violation de la loi, l’administration fiscale est tenue de les supprimer au plus tard 30 jours après mais si au contraire, elles posent un problème, le délai de suppression est porté à 1 an.