personnalités et structures

commençons tout de même par dire .....

- Quand quelqu'un vous fait un câlin plus longtemps que 20 secondes, de l'ocytocine est relâché dans votre corps, ce qui vous fais faire confiance à la       personne à qui vous faites un câlin.

- Vous commencez à vous sentir déprimé après une réflexion importante. Dans cet état d'esprit, votre cerveau créé des problèmes qui n'existent même     pas.

- Les gens sont plus susceptibles d'être heureux lorsqu'ils sont occupés. En effet quand ils sont occupés ils ne pensent pas aux problèmes ou aux     choses négatives de la vie.

- Le type de musique que vous écoutez affecte votre manière de percevoir le monde.

- Vous pouvez vous protégez des maladies mentales et physiques en étant optimiste sur votre avenir.

- Les bénévoles se sentent plus satisfait dans leur vie que ceux qui ne sont pas bénévoles.

Petit préambule important :

Ce que je vais te présenter-là ne fait pas l’unanimité en psycho  Et oui, la psychologie est une science jeune, universitairement parlant. Plusieurs courants de pensée se côtoient et ne sont pas tous d’accord entre eux. 

Je tiens donc à préciser que tous les courants de la psychologie ne reconnaissent pas cette classification, ni même l’intérêt de définir des structures de personnalité. C’est très important d’avoir ça en tête.

 Dernier truc à préciser : les structures de personnalité ne sont pas les troubles de personnalité, présents dans le DSM V ou autre manuel de diagnostic. Ainsi la structure borderline n’est pas la même chose que le trouble de personnalité borderline (ah c’est compliqué tout ça!)

e.

Sur ce, attaquons avec la première structure que la plupart d’entre vous connaissent :

1/ La structure névrotique

Ce qui va caractériser cette structure psychique, c’est un rapport au réel qui se fait correctement. Dans la névrose, la symptomatologie est reconnue par le patient/client et il est capable de critique sur ce qu’il se passe. 

 On ne verra pas d’altération du processus identitaire et la signification de ce qui se joue est compréhensible : par le bénéficiaire et par le praticien. 

Pour la psychodynamique, l’enjeu de cette structure se trouve dans le conflit entre le désir et les « il faut/je dois ». On trouvera donc souvent beaucoup de culpabilitédans cette structure car le petit juge intérieur est très fort (instance dominante du Sur-Moi pour les amoureux de la psychanalyse) et qu’il se retrouve en conflit avec le pôle pulsionnel de la personnalité.

Côté mécanismes de défense, on retrouve le fameux refoulement, mais également des mécanismes assez « matures » (ce qui ne veut pas dire qu’ils sont mieux, mais qu’ils s’adaptent mieux au réel) comme l’humour, l’anticipation, la dénégation, etc. 

2/ La structure psychotique

Ici, c’est l’inverse : le premier point à avoir en tête, c’est qu’il y a une altération du lien à la réalité et parfois, une aliénation du contenu (délire, hallucinations). Les personnes ayant une structure psychotique ont un rapport altéré au réel et au langage avec parfois l’apparition d’un langage qui leur est propre, ou encore, en prenant tout au pied de la lettre. Ils se créent souvent une néo-réalité, plus ou moins hermétique. 

 Il y a une altération du processus identitaire dans cette structure qui confuse souvent la distinction entre soi et les autres.

 Le mécanisme de défense principal ici est le déni ; bien qu’on retrouve aussi la projection par exemple. Dans la psychose, c’est aussi le pôle pulsionnel qui entre en conflit, mais cette fois, avec la réalité. 

3/ La structure état-limites

 Parfois appelé structure perverse (par les Lacaniens principalement) ou structure border-line, c’est une structure psychique qui est théorisée plus tard dans l’histoire de la psychologie. 

Ce qui caractérise cette structure, c’est le clivage du moi. Comme si l’Être était clivé en deux parties et que ces deux parties ne peuvent jamais se rencontrer.

 Le mécanisme de défense principal est d’ailleurs le clivage (logique et simple pour une fois !) même s’ils peuvent aller piocher dans les deux autres structures.

Ca crée, dans cette structure, une grande instabilité du comportement (mon prof disait « ils ne pensent que par leurs actes ») ☝️ Ils sont souvent inadaptés à la vie sociale (avec des comportements anti-sociaux par exemple) et cherchent à résoudre leurs conflits par l’action et par l’agir, tout peut changer d’une seconde à l’autre. L’autre apparaît comme une fonction utilitaire. 

Critique de la notion de structure

Parler en termes de structure, de la même façon que s’appuyer sur les critères du DSM, peut constituer une base aux échanges cliniques autour du patient en tant que schéma d’intelligibilité, l’objectif étant d’organiser le soin à partir d’hypothèses partagées. Encore faut-il que cette base soit commune à l’ensemble des soignants et c’est là où le bât blesse. La perspective structurale induit la recherche de sens à la maladie dans l’histoire du patient. On tente alors d’élaborer une psychogenèse du fait pathologique. De la réflexion naissent des hypothèses sur la nature des troubles et aussi sur leur origine. Pourtant, la structure est souvent déterminée avec plus ou moins de précautions à partir de quelques symptômes repérés a priori chez le patient par des professionnels du corps médical, bien souvent non formés à l’approche psychanalytique.

Les courants d’essence psychanalytique, à travers leur expertise des mécanismes intrapsychiques, contribuent à l’élaboration d’hypothèses sur les sources possibles de la dimension pathogène dans la construction du moi du sujet quel que soit son « positionnement » psychique : névrotique, psychotique, etc…

En employant le terme de « positionnement », nous nous épargnons délibérément le carcan théorico-clinique imposé par celui de « structure » Ne faut-il pas parfois changer de paradigme pour être pertinent dans un domaine ? Car si le concept de structure [4][4]Une définition « pratique » de la structure : en psychanalyse,… constitue un socle diagnostic cohérent, son usage parfois dogmatique peut restreindre la vision portée sur le patient et sur ses potentialités d’évolution. À la base, les notions de normalité et de structure sont indépendantes ; cependant certains symptômes psychotiques entraînent une « inquiétante étrangeté » [4] à l’origine de la catégorisation des patients comme « anormaux ». N’est-ce pas là une illustration du risque mentionné en amont ?

13D’autre part la notion de structure psychique supposée du sujet implique, selon Bergeret [5], l’impossibilité de passage dans un autre type de structure. Ainsi est affirmé, au fond, qu’un psychotique ne sera jamais névrotique, et vice-versa. La structure augure d’une palette de symptômes spécifiques, or, dans la clinique, on observe des glissements entre différents types de fonctionnements et on voit la présence simultanée de plusieurs problématiques différentes.

14Enfin, on se heurte rapidement aux limites de la lecture structurale le domaine de l’expertise judiciaire où les pathologies du narcissisme foisonnent. Différents pôles de personnalité coexistent [5][5]Se référer à l’ouvrage de D. Zagury [6] selon lequel (qui) la… [6] fréquemment, s’intriquent et rendent un diagnostic strictement structural impossible, sauf au prix d’une scotomisation d’une part de la personnalité du sujet expertisé, pourtant essentielle à

l’explicitation de l’acte médico-légal.

15L’idée n’est pas ici de remettre en cause ce princeps psychanalytique, mais d’élargir le champ conceptuel sur lequel se base l’évaluation diagnostique actuelle au sein d’une équipe pluridisciplinaire en psychiatrie. C’est en ce sens que nous formulons les critiques qui suivent.

Une contradiction conceptuelle

16La structure psychique est par définition stable et chaque structure implique des possibilités de régression jusqu’à des points de fixation correspondant aux étapes de développement libidinal, différentes selon qu’on se situe dans une perspective freudienne, ou kleinienne. Sur le terrain, on observe que les modalités régressives ne sont pas systématiquement corrélables avec la structure supposée chez le patient. Celui-ci laisse alors transparaître des mécanismes de défense et un conflit intrapsychique qui ne correspondent plus à sa structure théorique de base. On perd, dès lors, temporairement, la logique strictement structurale ce qui pourrait nous conduire à l’idée de l’existence d’une plasticité structurale, ce qui, pour certains est un oxymore. Un « psychotique » qui fait un retour sur des identifications aux figures œdipiennes est-il en train de régresser à un point de fixation 

(pourtant postérieur aux stades dits pré-œdipiens) qui manifestement a eu lieu pour partie dans son développement libidinal ? Devrait-on parler dans ce cas de progression et non de régression ? De même, un névrotique en grande souffrance peut manifester un retour dans son historique libidinal pré-œdipien en produisant des mécanismes défensifs archaïques (déni, repli autistique). Les lignes de clivage du cristal de roche freudien sont-elles aussi solides et immuables que nous le dit la théorie ?

17En ce sens, parler de régression (ou de progression) ne coïncide pas voire entre en contradiction avec le concept-même de structure. La régression « désigne le passage à des modes d’expression et de comportement d’un niveau inférieur du point de vue de la complexité, de la structuration et de la différenciation » [7]. Le terme d’« organisation » psychique dont O. Kernberg se saisit dans sa compréhension psychopathologique des états-limites représente une issue salutaire à cette contradiction théorique.

Apports du concept d’état-limite par rapport à la vision structurale du psychisme

18À l’origine, la grille de lecture freudo-lacanienne n’admet que trois types de structures : névrose, psychose et perversion. Le concept d’état-limite, reconnu comme une unité clinique (même si cela ne

fait pas consensus) a déjà largement déstabilisé le raisonnement en termes de structure minérale.

19La naissance du concept d’état-limite a permis de se dégager de l’impasse conceptuelle liée au fait que certains patients ne correspondent ni à la névrose ni à la psychose. Néanmoins on reste dans une conceptualisation fermée postulant trois entités cliniques qui tendent vers toujours plus de classification, par rupture, par contiguïté et non par continuité.

20On parle alors d’organisation limite de la personnalité et non de structure limite [8]. Pour reprendre Bergeret, il s’agit d’une organisation psychique inachevée/inaboutie susceptible d’une évolution vers une structure (digne de ce nom !), ce qui indique le caractère labile et non fixé du fonctionnement de ces personnes. L’organisation en tant que concept, est susceptible de se modifier, autrement dit un sujet est susceptible d’adopter un positionnement psychique puis un autre selon l’évolution de son organisation psychique ; celle-ci pouvant être influencée par de nombreux facteurs.

Un rapport dialectique entre lecture des troubles et maladie mentale

21Le concept de structure nous apparaît déstabilisé par les apports théoriques précités. La clinique actuelle, comme suggéré en amont, invite à s’interroger sur les limites du concept. Le soignant n’est-il

pas insidieusement amené à se rigidifier dans ses positionnements cliniques par la conceptualisation fermée de son approche théorique quelle qu’elle soit ? La grille de lecture utilisée par un courant théorique spécifique, et une époque, n’est-elle dans un rapport dialectique avec la clinique ? Nous avons tendance à voir ce que nous cherchons... Et la clinique est en miroir avec les classifications en vigueur, ce qui favorise des « phénomènes de mode » : « La dépression », la « fibromyalgie », les « borderline », les « pervers narcissiques ». Quand nous voyons un patient diagnostiqué a priori « psychotique », n’avons-nous pas tendance à relever aussitôt chez lui tout ce qui a trait à la psychose ? Et dans ce cas, dans quelle mesure peut-on se départir de notre perception afin de pouvoir éventuellement le voir sous sa « facette » névrotique ? Notre façon d’être en entretien n’amène-t-il pas le patient à se comporter comme le psychotique que nous nous attendons à « voir ».

Au-delà d’une rupture théorico-clinique dans l’évaluation diagnostique : la notion de « positionnement »

22Il apparaît aujourd’hui plus judicieux d’invoquer la notion d’un fonctionnement préférentiel : psychotique, névrotique ou narcissique. Chaque fonctionnement étant susceptible d’emprunter ses

mécanismes aux modes des autres fonctionnements : les schizophrènes chroniques ont dans leur vie des moments au cours desquels ils fonctionnent sur un registre « normal/ névrotique/ ordinaire…. ». Inversement, tout le monde peut fonctionner à un moment donné « comme un psychotique ». Un sujet dit « normal » sera sur ce registre, par exemple, 5 % de son temps : « parano », ritualisé, décalé, « mégalo »… Il pourra toujours avoir des positionnements « narcissiques », c’est-à-dire parlant pour sa souffrance narcissique : attitude de prestance, séduction outrancière, victimisation.

23C’est en ce sens que le terme de « positionnement » psychique autorise plus de souplesse dans l’évaluation d’une personne. Ceci d’autant plus dans les services où des primo-hospitalisations ont lieu avec une durée d’hospitalisation courte (moins de deux semaines parfois) et où l’équipe de soin pluridisciplinaire est incitée à livrer au plus tôt son diagnostic structural, ce qui va permettre l’élaboration du projet de soin post-hospitalisation.

24De l’étiquette de psychotique ou du névrotique, on va vers plus d’éthique en relativisant le pouvoir diagnostic et décisionnaire en tant que soignant. Ce parti pris n’exclut pas l’approche structurale, ni l’approche DSMiste. Celle-ci passe en revanche à l’arrière-plan d’une évaluation diagnostic à un temps « t » qui met en exergue la dimension de la temporalité et son importance dans la lecture du symptôme.

Selon Jean Bergeret, dans sa théorie structuraliste, il n'existe que deux structures psychiques stables : la structure névrotique et la structure psychotique2. La troisième structure, "état-limite", étant plus instable (astructuration). C'est l'analyse psychopathologique (démarche clinique) qui permet de déterminer la structure psychique du sujet.

Formes de décompensation

Il convient de distinguer les modalités de fonctionnement de la psyché (structure) et les formes de décompensation. Le sujet peut fonctionner sur un mode névrotique (structure névrotique) sans présenter de pathologie névrotique. Tant qu'il n'est pas confronté à un événement (plus ou moins traumatisant) débordant ses capacités d'élaboration, liées à ses modalités de défense, le sujet ne « décompense » pas3.

Organisation névrotique

Angoisse

Dans une structure névrotique, la rencontre avec Autrui peut être source de conflits internes intenses, en raison d'impulsions érotiques ou agressives se heurtant à des interdits intériorisés1. Le mode d'organisation de la psyché est vectorisé par le complexe d'Œdipe. L'angoisse est essentiellement une angoisse de castration et de culpabilité.

Mode de relation aux objets

Le sujet ayant une structure névrotique a un mode de relation aux objets intersubjectif ou érotisé. La relation à l'objet est totale et signe une reconnaissance suffisante de son altérité4. Autrui est considéré comme un sujet bien différencié.

Mécanismes de défenses sous-jacents

Les modalités défensives sont hiérarchisées par le refoulement et ses effets. Le sujet écarte de son psychisme conscient un fragment psychique heurtant un interdit : un fantasme agressif ou érotique est repoussé dans l'inconscient, mais il n'est pas dénié5. Il n'y a pas de cassure au sein de la psyché, ce qui a été refoulé est conservé dans l’inconscient et pourra ressurgir dans les rêves ou à travers la symptomatologie par exemple. Les symptômes névrotiques « parlent », mais sur une autre scène et via un travail de symbolisation et de déplacement qui ne peut pas être élaboré par le Moi conscient. Le refoulement est un mécanisme de défense élaboré, qui autorise les conflits intériorisés entre les désirs et les interdits.

Voir aussi