Beaucoup de conflits psychiques (névroses) en dehors des psychoses dont souffrent un grand nombre de personnes découlent d’une crise dite « spirituelle » ou religieuse pour d’autres, dans le sens le plus large de ce mot et non de principes dogmatiques.
Cette crise peut durer très longtemps et de ce fait s’aggraver au point de ne plus pouvoir en sortir si la prise de conscience n’a pas lieu et si « l’intériorité véritable » n’est pas abordée avec toutes les précautions nécessaires à une telle démarche, le temps en fait partie intégrante.
On entend par attitude religieuse l'impulsion authentique et irréductible qui oblige l’être humain à trouver une réponse à la question relative au sens de la vie et de sa signification spirituelle. Toutefois il semblerait plus judicieux d’employer les mots de «signification alchimique» afin de remplacer ceux de "spiritualité ou de religiosité" dans l'ultime but d’éviter toute confusion avec un caractère confessionnel (donc dogmatique mais accepté).
L’alchimie ou connaissance universelle qui s'affranchie bien sûr de toute forme de religion au sens de principes dogmatiques (le grand art ou la quête de ce qui ne se voit pas à savoir l'envers des choses, ou la quête du bonheur présent sans se perdre du vue) se résume très brièvement en un mariage intérieur (notre intériorité) de deux forces antagonistes.
Ces deux forces doivent être réduit en un tas de cendre pour être délivré de la dualité de ces forces et au bout du chemin faire UN ou établir l’alliance (l'arche) pour que notre «propre terre» redevienne humide et totalement fertile par la présence de l'Amour ou de la Lumière.
Concernant l'alchimie, la religion ayant emprunté le maximum de représentations à cet ART premier, avec malheureusement un sens de l'interprétation quelque peu dogmatique, est le christianisme, voire même dans sa version catholique.
Par exemple, les fêtes de lumière essentielles depuis la sainte lucie jusqu'à l'épiphanie reprennent certains cultes tel que celui de MITHRA et même des cultes païens, voire de Stonehenge.
Si par exemple vous décomptez le nombre de jours qui séparent la Sainte Luce du 13 décembre (la promesse ou la recherche de la lumière dans les ténèbres qu'il faura bien traverser) à Noêl ( lumière renaissante, la naissance du fils ou "je suis la lumière et la vie") et ceux du 25 décembre au 6 janvier (Epiphanie ou confirmation ou lumière qui brille au delà de la lumière, aller au delà de Dieu) vous obtiendrez 12 qui est en relation avec le nombre des apôtres mais aussi celui des divisions du zodiaque et bien d'autres encore (12 divinités olympiennes, douze mois de l'année, 12 travaux d'Hercule, 12 tribus d'Isarël...etc)
Les 2 dernières fêtes d'une année et la première de l'année suivante de notre calendrier correspondent aux 3 parties majeures du dit Grand Oeuvre Alchimique, soit l'oeuvre au noir, au blanc et enfin celle dite au rouge.
Effectivement ces représentations n'ont absolument rien de religieuses par rapport au sens donné à la religion aujourd'hui, surtout quand on ignore leur origine ancestrale. C'est un peu comme nos phobies primaires dont certaines ont une très longue histoire qui font appel à des craintes ancestrales ; ces peurs n'étant qu'une réponse adaptée à une situation de danger.
Si nous parlons de bonheur, qu'en est il ? C'est précisément la perception de l'unité, soit être aligné, immobile et silencieux. Une véritable rectification, un abandon.
C'est l'art d'être transparent ou de traverser les apparences afin de laisser passer la lumière et de laisser la "lumière au delà de la lumière" s'implanter.
L’alchimie donne au processus interne ou psychique une valeur égale au processus externe ou environnant comme certaines approche plus modernes et démontre bien que sans opposition (le couple des opposés), il n'y a pas d'énergie libérée.
Cette énergie, ou notre libido, s'écoule entre 2 pôles opposés que l’on peut définir de manières différentes :
-Mouvement en avant de l'énergie et régression (ou mouvement en arrière), conscient et inconscient, extraversion et introversion, pensée et sentiment, etc....
-On peut établir une analogie avec les pôles positifs et négatifs d'un circuit électrique. Une chose ne peut exister que si son contraire existe.
-Négatif / féminin (qui va de l'extérieur vers l'intérieur , construction de la reflexion intérieure ou spirituelle ou conceptuelle chez un enfant) et positif / masculin ( qui va de l'intérieur vers l'extérieur, il fait voir à l'enfant ce qu'est le monde, la réalisation). Donc le masculin ne veut pas qu'on l'écoute il veut que on lui dise comment faire et le féminin s'il exprime un problème il n'attend pas de solution ou de conseil...le féminin veut qu'on l'écoute avant tout.
La femme (ou le féminin) prend le feu et l'amène dans le monde , l'homme (ou le masculin) prend ce feu et le met dans la matière, ils sont de ce fait complémentaires.
Ces couples d’opposés sont une fonction régulatrice et lorsqu'un extrême est atteint, la libido passe sur le pôle opposé. On en trouve un exemple simple dans la façon dont une attitude portée à l'extrême se modifie peu à peu en une autre tout à fait différente.
Par exemple va succèder à la violence, la colère, la haine le contraire car il n'est pas rare que la haine finisse par se transformer en sympathie.
Précisons que la psychologie à tendance analytique est en tout premier lieu réductrice dans sa forme première (strictement à portée médicale).
Par exemple, la psychanalyse a trop souvent méconnu la réalité de ce problème et a refusé de l’affronter au lieu de reconnaître ce qu'il y a de plus authentique pour les humains au niveau des « besoins dits religieux ».
La fonction compensatoire du religieux est bien sûr au centre des théories classiques, citons notamment celles de Freud. Bien entendu nous pourrions considérer la religion comme une réponse fonctionnelle à des besoins fondamentaux non comblés.
Formulé ainsi le religieux serait principalement rattaché à des questions de manque, de faiblesses ou de besoins auxquels la religion répondrait indirectement comme des événements de vie ressentis négativement, des carences affectives, des difficultés émotionnelles ou le besoin de trouver un sens à notre présence sur terre.
Effectivement on aura vite fait de faire le tour de nos besoins socio-affectifs (besoin d'amour/affection et d'appartenance) ou cognitifs (besoin de savoir et de comprendre) pour les attribuer à cette fonction compensatoire du fait religieux.
Et oui, l’humain a besoin de comprendre ce qui se passe autour de lui mais aussi en lui. Essayer de comprendre les raisons, les causes de la vie et de la mort, ainsi que des événements dont il est l’objet.
Ou bien encore, serait ce l'hypothèse d’une alternative à la réalisation de soi et de se transcender soi-même.
Quant à la psychologie, elle a enseignée parfois, pendant fort longtemps (les choses semblent un peu changer,) dans les facultés une théorie qui laisse apparaître qu'elle a fort mal compris ses limites et sa tâche en essayant dans certaines « visions » d'assimiler la religion a un mécanisme d'évasion en réduisant la psyché humaine à de simples pulsions individuelles et instinctuelles dans le sens le plus étroit du mot.
On en est même arrivé parfois jusqu’à considérer le fait religieux comme une simple psycho-pathologie. En fait si l'on regarde bien le religieux s'observe toujours et encore (ailleurs que dans les lieux de culte) mais autrement. S'engager dans le religieux n'est plus une tradition familiale mais une voie individuelle. Se tourner vers le religieux en 2019 n'est plus un ordre compensatoire mais un besoin d'expansion de soi et de ce fait nous parlerons plus de fonctions du religieux que de religion.
La psychologie conventionnelle (d'école), invoque trop souvent des questions de faiblesses, de manques,, de carences affectives ou difficultés émotionnelles (Freud, Marx, Glock). Cet aspect désignerait la religion comme une réponse à des besoins fondamentaux non comblés. Evidemment nous placerons en premier, dans ce cas précis, les besoins sociaux affectifs comme celui "d'amour/affection" ou d'appartenance, et en second plan les besoins cognitifs comme ceux de savoir et comprendre. Ce second plan engendre des processus cognitifs porteurs de sens :
-sens de la vie
-pourquoi doit on mourir
-pourquoi souffrir
- etc.....
Les 2 hypothèses de considérer le religieux comme compensatoire ou comme développement personnel ne sont absolument pas contradictoires car l'IMPORTANT c'est la dynamique engendrée face à laquelle nous nous trouvons ; le reste n'est que pure philosophie ou éventuellement dogmatisme.
Dans le fait de compenser un manque nous recherchons donc un niveau dit "zéro" (une sorte d'équilibre), alors que dans le développement nous recherchons l'optimal. Dans les deux cas il risque fortement d'y avoir un principe commun de conversion lié à l'insatisfaction d'un état.
Beaucoup d’approche uniquement réductrices se sont trop exclusivement centrées sur les manifestations pathologiques de la psyché.
C’est ainsi que l’humain s’est laissé enfermé dans des aspects de classification de types névrotique, psychotique ou borderline (état limite) et n'a pu être défini que dans cette unique perspective.