LES SORBIERS
Dans la famille des rosacées, on trouve l'alisier (Sorbus aria), le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia.L) et le sorbier domestique ou cormier (Sorbus domestica.L) aux petits fruits rouges en forme de poires et comestibles comme les nèfles.
Ces divers arbres ont les mêmes propriétés phytothérapeutiques.
Aussi n'étudie-t-on avec quelques détails, que le sorbier des oiseleurs (ou des grives).
Ce dernier croit dans toute l'Europe, sauf dans les régions méditerranéennes. Il atteint 8 m et parfois 16 m.
Son écorce est grise et lisse. Ses bourgeons sont velus. Ses feuilles sont alternes, grandes, pennées, dentées, à bords asymétriques. Ses fleurs (mai à juillet) sont blanches, petites, en corymbes, avec un calice à 5 dents dressées, 5 pétales et 3 styles.
Ses baies orangées (septembre) sont petites, à faible odeur, de saveur sucrée, âpre et acerbe.
En phytothérapie, on utilise les feuilles séchées et les fruits crus ou séchés.
La composition de ceux-ci est assez complexe: acides parasorbique, malique, citrique, tartrique, sucres (surtout sorbose), pectines, sorbitol, caroténoïdes, vitamines C.
L'acide sorbique qu'on sait aujourd'hui synthétiser, a pour formule CH3.CH = CH.CH = CH.COOH.
Il fond à 134°5 et bout à 228°, en se décomposant.
Eviter celui dont on a réalisé la synthèse. Le sorbitol C5.Hl4.06 est comme le précédent très soluble dans l'eau ; mais très peu dans l'alcool.
Le sorbose C6.Hl2.06 fond à l64°. Très soluble dans l'eau, mais presque insoluble dans l'alcool, il est comme le lévulose, un isomère du glucose.
Ne filtrant pas à travers les reins, il convient aux diabétiques, au même litre que le lévulose, par exemple dans des sérums.
L'Organisation Mondiale de la Santé autorise comme conservateur dans les marrons, les châtaignes, les vins, les pruneaux, les yaourts, etc. l'acide sorbique et les sorbates de sodium, de potassium et de calcium, à des doses égales ou inférieurs à 12 mg par kilo corporel jour, sans aucune réserve.
Les feuilles et les fruits des divers sorbiers ne servent pas qu'à la phytothérapie.
Ainsi l'infusion des feuilles fraîches est agréable avec son goût d'amande.
La gelée associant sorbes, pommes et airelles, est exquise, de même que la marmelade de pommes (un tiers) et de sorbes, l'une et l'autre se comportant comme un agréable diurétique.
Le moût des baies distillé fournit en Alsace et en Allemagne, une eau de vie de sorbe (titrant 50"), au parfum délicat et chérissait le moine russe Raspoutine. Le vin de cormes est plus fin que le cidre ou le poiré. Polonais et Russes relèvent pâtes et farces, anguilles et écrevisses avec lui. Oxydé, il donne un bon vinaigre. Enfin, les sirops de sorbes sont fort appréciés.
En bref, feuilles fraîches ou séchées, baies fraiches ou séchées permettent d'obtenir des mets succulents et des remèdes familiaux vraiment atoxiques, bien qu'efficaces.