Alchimie croyances et réalité

L'Alchimie,  science des temps passés , Paracelse disait  d'elle qu’elle était la science qui nous enseigne comment changer  nos métaux d'une  certaine espèce en une autre espèce (Le ciel des philosophes).

C'est la définition qu'en donnent la plupart des alchimistes d’aujourd’hui, la dérive à transformer les métaux en défauts ou qualités selon leur nature et leur transformation.

 L'alchimie n'a absolument pas perdu le fait d'éveiller la curiosité et l'imagination, malgré le discrédit dans  lequel  elle est tombée par méconnaissance et interprétation fantasmatique de chercheurs mal éclairés.

Le côté  mystérieux et merveilleux qu’on lui  prête, exerce  toujours sur certains d’entre nous un bien curieux prestige. 

La nébuleuse, l'obscurité, le style incompréhensible des textes hermétiques et toutes les recherches sur  la pierre philosophale via la  transmutation des métaux  peuvent passer pour un  assemblage d'absurdités . 

 Le passé, l’histoire et le recherche démontrent  que,  jusqu'à ce jour, personne n'a réalisé le phénomène de la transmutation  dite  « métallique ».  Nous disons métallique car sur un plan psychique il est question de tout autre chose.

Si dans nos fantasmes la transmutation d'un métal en or est possible, nous ne pouvons affirmer qu'elle a été un jour réalisée, sauf des les « rêves les plus fous » de personnes passant leur temps devant un fourneau construit parfois de leurs mains.

Il est urgent de bien comprendre que les passions et turpitudes psychiques humaines suscitent encore des éléments totalement opposés aux dispositions  réellement philosophiques de l’Art Magna ou Art sacré.

 Où  faut-il placer la naissance de l'alchimie en terme d’époque et de nation ?

 Pour donner de leur science une imposante idée, les adeptes ont voulu reporter son origine aux premiers âges du monde. 

Très souvent ceci remonte  aux temps de la création,  plaçant le berceau dans les ateliers de Tubalcaïn, le forgeron de l'Ecriture. 

Parfois les  alchimistes se contentaient d'attribuer l’alchimie à Hermès Trismégiste, le trois fois grand, qui régna chez les anciens Egyptiens, et que ce peuple révérait en sa qualité  d'inventeur de tous les arts utiles, et qui était élevé au rang des dieux.

 Les premiers écrits alchimiques véritables émanent des écrivains de Byzance au VII ième siècle. 

L'Egypte étant considérée comme le berceau des sciences humaines. Les auteurs byzantins les ont attribué au dieu Hermès.  . 

 Ces traités se trouvent aujourd'hui dans des bibliothèques d’europe, qui malheureusement d'après style et écriture, ainsi que type de papier des dits manuscrits, que  ce   sont  des oeuvres apocryphes de la plume de moines des VIII ieme ou IXieme et même Xe siècles.

 Les  grecs entretenant effectivement des relations continuelles avec l'école d'Alexandrie,  l'alchimie arrivapresque simultanément en Grèce et en Egypte. 

 AU VIIe Siècle, l'invasion de l'Egypte par les Arabes provoqua l’arrêt pendant quelque temps des « travaux scientifiques ». Les Arabes,  reprirent  l'étude de l'œuvre alchimique et ainsi elle fut introduite auprès des nations où les Arabes avaient porté leur triomphe.   Elle pénétra donc en Espagne, qui devint un  foyer très actif de cet art et ce pays conserva le dépôt des éléments hermétiques pendant que le monde était confronté à la barbarie. L'expression de  pierre philosophale ne se trouve  jamais chez les auteurs arabes, elle semble  appartenir a des écrivain du Moyen Age.

 Quelques hommes,  peu nombreux,   allaient chercher à Cordoue,  Murcie,  Séville, Grenade et Tolède, la tradition  de ces connaissances  pour les répendre en en Occident et quand la domination arabe se trouva anéantie en Espagne, l'alchimie avait  conquis  l'Occident. 

 C’est auXVII ième  siècle que l’alchimie connueson apogée .

Au commencement du XVIIième siècle des savants effrayés du long débordement des erreurs alchimiques, commencèrent à arracher la science aux voies déplorables où elle s'égarait depuis si longtemps. On fit de la chimie une science plus étendue et plus grande,  embrassant toute l'action moléculaire.

 

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                                                                                                    Analyse des principes et  théories alchimiques

 La formation des métaux vils comme » le plomb, le cuivre, l'étain, était considérée comme un pur accident car la nature, s'efforçait de donner l’ultime degré de perfection à savoir  l'or ou « l’enfant d e ses désirs » et la naissance des autres métaux n'était, que le résultat d'un dérangement.

 Fer,  plomb, étain, cuivre, mercure, métaux facilement altérables,  comme nous le disons dans les temps modernes, oxydables, étaient les métaux vils ou imparfaits. L'or et l'argent, inaltérables au feu et qui résistent à la plupart des agents chimiques, représentaient les métaux parfaits ou nobles.

Les différentes modifications par lesquelles les métaux  passaient pour atteindre l'état d'or ou d'argent, étaient , selon les alchimistes, provoquées par l'action des astres.  Ces substances avaient la propriété de se développer au sein de la terre, et de passer par une série de perfectionnements qui leur permettait de s'élever de l'état imparfait à l'état parfait. 

 Un  style très  énigmatique est présent  chez les premiers alchimistes. 

 Citons , au dire des alchimistes, et de la préparation de la pierre philosophale, le célèbre écrit désigné sous : Table d'émeraude, qui a fait l’objet d’un grand nombre de commentaires

 Il est dit que ce document fut trouvée par Alexandre le Grand dans le tombeau d'Hermès, dans les profondeurs de la grande pyramide de Gizeh. 

 On lui donna le nom de Table d'émeraude,  acr il aurait été gravé par la main d'Hermès sur une immense lame d'émeraude avec la pointe d'un diamant.

 Considéré comme le document le plus ancien de la philosophie hermétique, bien qu'il semble avoir été composé au VII ième siècle :

 « II est vrai, sans mensonge, certain et très véritable. Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d'une seule chose. Et comme toutes choses ont été et sont venues d'un, ainsi toutes choses sont nées dans cette chose unique par adaptation.

 Le soleil en est le père, la lune en est la mère, le vent l'a porté dans son ventre, la terre est sa nourrice, le père de tout, le Thélème de tout le monde est ici ; sa force est entière si elle est convertie en terre.

 Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l'épais, doucement avec grande industrie.  Il monte de la terre au ciel, et derechef il descend en terre, et il reçoit la force des choses supérieures et inférieures.  Tu auras par ce moyen toute la gloire du monde, et toute obscurité s'éloignera de toi.

 C'est la force forte de toute force, car elle vaincra toute chose subtile et pénétrera toute chose solide.

 Ainsi le monde a été créé.

 De ceci seront et sortiront d'innombrables adaptations desquelles le moyen est ici.

 C'est pourquoi j'ai été appelé Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie du monde.

 Ce que j'ai dit de l'opération du soleil est accompli et parachevé. »

...................Tous sont  d'accord, il semble renfermer  la préparation de la pierre philosophale.  

 

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G. Riplée écrit en ces termes la manière de préparer la quintessence, dans son ouvrage Douze Portes :

« II faut commencer au soleil couchant, lorsque le mari Rouge et l'épouse Blanche s'unissent dans l'esprit de vie pour vivre dans l'amour et dans la tranquillité, dans la proportion exacte d'eau et de terre. 

De l'Occident avance-toi à travers les ténèbres, vers le Septentrion ; altère et dissous le mari et la femme entre l'hiver et le printemps - change l'eau en une terre noire, et élève-toi, à travers des couleurs variées, vers l'Orient où se montre la pleine lune.  Après le purgatoire apparat le soleil blanc et radieux ; c'est l'été après l'hiver, le jour après la nuit.  La terre et, l'eau se sont transformées en air, les ténèbres sont dispersées ; la lumière s'est faite ; 

Arnauld de Villeneuve  écrit sur la préparation du grand oeuvre:

 « Sache, mon fils, que dans ce chapitre je vais t'apprendre la préparation de la pierre philosophale.

Comme le monde a été perdu par la femme, il faut aussi qu'il soit rétabli par elle.  Par cette raison, prends la mère, place-la avec ses huit fils dans son lit ; surveille-la ; qu'elle fasse une stricte pénitence, jusqu'à ce qu'elle soit lavée de tous ses péchés. 

Alors elle mettra au monde un fils qui péchera. 

Des signes ont apparu dans le soleil et dans la lune : saisis ce fils et châtie-le, afin que l'orgueil ne le perde pas.  Cela fait, replace-le en son lit, et lorsque tu lui verras reprendre ses sens, tu le saisiras de nouveau pour le plonger tout nu dans l'eau froide , puis remets-le encore une fois sur son lit, et, lorsqu'il aura repris ses sens, tu le saisiras de nouveau pour le donner à crucifier aux juifs.  Le soleil étant ainsi crucifié, on ne verra point la lune ; le rideau du temple se déchirera, et il y aura un grand tremblement de terre.

 Alors, il est temps d'employer un grand feu, et l'on verra s'élever un esprit sur lequel tout le monde s'est trompé. »

 

Les ouvrages modernes  nous permettrons de trouver des renseignements sur les différents moyens employés par les alchimistes pour la réalisation du grand oeuvre.

 Le procédé est exposé en termes assez intelligibles dans quelques traités du XVII et du XVIII ième siècles, dans:

 -la Bibliothèque des philosophes chimiques ( Salmon),

 -l'entrée ouverte au palais fermé du roi ( de Philalète),

 - le Traité d'un philosophe inconnu.

 Pour comprendre les procédés , il est absolument necessaire se souvenir que les alchimistes assimilaient la génération des métaux à l'évolution des corps organisés, supposant que les métaux prennaient naissance, tel que les animaux et les plantes, par la réunion de 2 semences mâle et femelle. 

 

La science des alchimistes consistait donc à opérer artificiellement, au sein de ses appareils, la réunion des deux semences nécessaires à la génération de l'or. 

 Ces matières premières étaient ensuite abandonnées pendant un temps suffisant, dans un vase que l'on désignait, en raison de sa forme et de son usage, d' oeuf philosophique mais parfois aussi  sous le nom d'athanor ou de maison du poulet des sages. 

 C'est après le temps d'incubation qu'il convient que le métal parfait devait  être engendré ou prendre consistance.

 Selon la grande majorité des auteurs, ces deux substances sont : l'or ordinaire, qui constitue la semence mâle, et le mercure des philosophes, que l'on nomme aussi le premier agent, et qui représente la semence femelle.

 Salmon, dans la Bibliothèque des philosophes chimiques, porte à notre connaissance la manière dont il faut opérer pour combiner l'or vulgaire au mercure des philosophes et obtenir ainsi la pierre des sages.

 Pour Salmon, les philosophes assurent que la chose se fait ainsi :  

 "Le mercure des philosophes (la femelle) étant joint et amalgamé avec l'o r ( le mâle) bien pur et en feuilles ou en limaille, et mis dans l'oeuf philosophal (qui est un petit matras fait en ovale, que l'on doit sceller hermétiquement, de peur que rien de la matière ne s'exhale).

 On pose cet oeuf dans une écuelle pleine de cendres, qu'on, met dans le fourneau, et lors ce mercure, par la chaleur de son soufre intérieur, excité par le feu que l'artiste allume au dehors et qu'il entretient continuellement dans un degré et dans une  proportion nécessaire, ce mercure, dis-je, dissout l'or sans violence et le réduit en atomes".

 

Apparemment selon sa description, on obtient par la suite, au bout de "6 mois" (valeur symbolique = 6 signes) une poudre noire portant le nom de tête de corbeau ou ténèbres cimmériennes ou cycle de saturne.

 En prolongeant l'action de la chaleur, cette matière devient blanche (teinture au blanc dite petite pierre philosophale). En augmentant encore  le feu, la matière fond, devient de ce fait verte et finie par se changer en poudre rouge qui projetée sur un métal vil à l'état de fusion, le transforme en Or. 

 Attention à la position de la teinte verte, tout dépend de quoi nous parlons. L'ordre des teintes est fondamental selon ce que nous souhaitons désigner car certaines inversions existent dans des "écoles dites de mystères" par rapport à la chronologie mentionnée ci-dessus.  

 Par exemple à la façon occidentale ou européenne aujourd'hui,  "le lion vert" représente le dissolvant puissant comme par exemple l' eau royale ou le triangle, dit féminin, qui est pointé vers le bas et qui  ouvre ou ferme les 7 sceaux des 7 esprits métalliques (les planètes utilisaient en astrologie médiévales) et qui va se confronter et agiter ces corps énergétiques (ou planétaires) pour les perfectionnés . Dans ce cas il est question du Vitriol,  corps qui apparaît au début du travail de l'Oeuvre, juste après l'oeuvre au noir, sans qu'il soit toujours référencé parfois dans les textes alchimiques. Il semble totalement inutile d'en faire une étape car c'est simplement dans l'ordre des choses car pour accomplir une course de relais il faut avoir le baton en main donc l'avoir réceptionné..c'est identique. Un outil n'est pas une étape...grossière erreur de débutant. En alchimie orientale nous aurons des modiftions à faire sur cet aspect du vert.

 Pendant cette chauffe où L'œuf philosophique est fermé hermétiquement, avant d'être mis à chauffer. Une fois allumé, le feu ne doit plus être interrompu (je confirme par ma petite expérience dans ce domaine et qui est strictement d'ordre psychique a effet phénoméologique, donc de perception physique), des phénomènes vont se produirent  et successivement  vont apparaître des teintes différentes.

Ce sont, selon les termes employés par les alchimistes, les couleurs de l'œuvre principal  ou Grand Œuvre, à savoir : noir, blanc, rouge, mais aussi celles de l'œuvre intermédiaire ou Petit Œuvre : vert, jaune, bleu (le bleu n'est pas égal au noir quoiqu'en dise quelques uns).

 Pour un alchimistes, ces deux "œuvres" doivent conduire à obtenir la pierre philosophale par le Petit Œuvre qui permet d'obtenir la Pierre Blanche, la substance capable de changer les métaux imparfaits en argent et par le Grand Œuvre qui conduit à l'obtention de la Pierre Rouge,  ou Pierre philosophale. Celle-ci doit permettre la transmutation recherchée des métaux vils, soit leur transformation en or inaltérable.

 

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Tous ces "mystères" ou concepts, que ce soit  avec la physique grecque,  la kabale hébraïque, l'astrologie chaldéenne, l'alchimie  égyptienne, arabe ou occidentale,  reposent sur un fait commun :

                                                                   "l'initiation à des mystères".

Cette initiation ne peut évidemment être atteinte par le seul raisonnement d'autant que ces mystères sont oubliés ou perdus. En lisant les traités  alchimiques nous  comprenons toute l'importance la qualification  dite initiatique des connaissances sacrées.

Si l'on ne tient pas compte de l'aspect sacré de l'alchimie, les problèmes de lecture et de sens ne seront jamais résolus.

Philosophes et occultistes des temps modernes, réduisent le sens des traités d'alchimie à leur propre interprétation d'in alors qu'il convient, de toute évidence, decomprendre le procesus de substitution des symboles par d'autres symboles selon des aspects initiatiques transmis dont, reconnaissons le, nous ignorons les  règles et les normes. C'est pour celà que nous cherchons encore.

 Si toutes  les composantes alchimiques étaient composées de signes  compré­hensibles par n'importe qui, il deviendrait inutile de chercher à comprendre, il nous suffirait d'acheter  un dictionnaire (des signes ou des symboles) mais là n'est pas la solution. 

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 Par conséquent, il convient peut être d'essayer de découvrir par soi même si nous disposons suffisamment "d'esprits" d'analyse et d'analogie conjoints (l'un ne va pas sans l'autre dans cet exercice et cette pratique, peu de place à l'émotionnel mais un vaste champs  s'ouvre à l'application  technique des "normes").

On oublie trop souvent que le verbe « initier » signifie littéralement selon sons sens primordial,  faire mourir et malgré les illusions ou croyances où se complaisent trop de cherchants, ni les morts ni les dits initiés  ou éveillés ne  peuvent parler à des êtres situés sur un plan différent du leur situé on ne sait où, selon ces théories invérifiables, l'inconscient étant éternellement présent dans cette phénoménologie.

C'est un strict  facteur d'interprétation selon  comment est structuté  l' inconscient et le conscient, n'oublions que le langage est struturé comme l'inconscient  et ceci est hautement vérifiable simplement à l'écoute. Certains affirmeront l'inverse que c'est l'incopnscient qui est struturé comme le langage ; au fond c'est un simple problème d'école fréquentée et de sens.

En prenant le terme d' initié  dans son sens le plus commun nous constatons qu'il  existe des initiations  comme celle du compagnonnage , de la franc maçonnerie ou autre.

Tous disposent de mots de passe et  d'un ensemble symbolique,  de mêmeque les alchimistes ont composé une langue assez  secrète à une époque où toutes sortes d' accusations  engendraient des risques de mort et de souffrance, effectivement les inquisi­teurs étaient en partie cultivés et possédaient le sens de la pénétration intellectuelle. 

Si nous ignorons les règles, nous examinons simplement les textes, dans la plus grande confusion mentale.

Nous constatons que nous ignoront tout  du but véritable de l' alchimie qui semble appartenir à une  réalité  par laquelle la transmutation des  métaux vils  en  or  et de l'ordre d' un rapport symbolique lié à une ascèce intérieure plus qu' extérieure dont la finalité serait l'illumination de la conscience. Ceci devrait retenir notre attention car si l'ascèse alchimique proclame l'unité de la matière, elle engendre surtout au final  l'union de la matière et de la conscience.

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Dans cette approche, la cohérence rationnelle  ou la logique rationnelle pose un problème tout comme dans le cas d'une approche où les  profanes croyant comprendre, à mesure qu'ils interprètent les textes, ferment en fait  tout accès à une pénétration potentielle. A trop interpréter on s'écarte du chemin et comme le disait Nicolas Valois peut être que  « la patience est l'échelle des philosophes et l'humilité, la porte de leur Jardin. »

Ne voyant que l'interprétation dite chimique  du  "dissolvant alchimique" le terme "d' alkahest"  va représenter à tord,  un simple  fluide salin  ou un  sel (scel) qui pourra  réduire tous les corps sublunaires en une sorte de liqueur qui  retiendra les  vertus séminales  des corps dissous.

Il est évident qu'avec une telle approche nous percevons dans la  dissolution  un symbole alchimique de la mort au niveau des 3 trois règnes, ce qui n'est pas totalement faux. Le propre du  dissolvant  est de provoquer la  mort  des  métaux  afin de permettre à l'alchimiste d'en extraire les  vertus , en  corporifiant les esprits et en volatisant les corps , ce qui constitue la définition de l'opération fondamentale du magistère ou Art Magna.

Mais il n'existe aucun procédé chimique  connu capable d'induire pareille chose et c'est précisément dans l'artifice de la  dissolution que l'alchimie présente une originalité essentielle, c'est à partir de cette techni­que secrète qu'elle s'édifie en tant que science du temps sacré.

C'est ici que notre intellect (intelligence) doit percevoir que l'art en question, par la notion de dissolution, permet à l'alchimie  de présenter une incroyable originalité qui consiste, à partir de cette techni­que  supposée secrète, à ce que cette science s' édifie en tant que "science du temps sacré" pour qui toute fin d'un état est dans ce sens interprêtée comme le commencement d'un nouveau et  la mort au monde  dit profane est la condition préliminaire  d'une naissance au temps sacré.

Si le mot grec  Teleutai = initier , signifie faire mourir,  l' or  alchimique entraîne quant à lui la notion de  passage   transmutatoire dans les 3 règnes. 

 

 La métanoia

Les opéra­tions du Grand-Œuvre ont donc été divisées en 3 niveaux distinctifs où il va fallloir pénétrer dans un labyrinthe en quelque sorte à 3 dimensions.

Ce "temps  sacré" qui se trou­ve situé de l’autre côté du miroir, peut mener à l'éveil puis à la réalisation et c'est par un renversement des valeurs que le monde de l'état de veille devient en quelque sorte complètement oni­rique.

Mais ceci est un simple phénomène du au contact de la conscience et un niveau de l'inconscient ; pas de magie la dedans ni de nouvelle réalité (c'est un peu  piège que l'on se tend, de croire que ce que l'on perçois à une existence dans notre environnement).

Que se passe t 'il en fait pour tout un chacun ? ...Et bien les suggestions et influences collectives qui sont très fortes et puissantes,  correspondent  à un certain état de la conscience sur laquelle s'exerce une influence profonde qu'il ne faut pas sous-estimer. 

Le modernisme et les tempsnouveaux ne nous permettent pas d' admettre que nous puissions consacrer un minimum de 30 ans  de notre existence à étudier une application perçue comme théorique, laquelle va  apporter à ses  pratiquants des épreuves intellectuelles et physiques, avant d'accéder à la lumière naissante du mercure.

Mais elle a peut être était et demeurera la voie royale  d'un art qui par la douleur engendrée (au niveau de la matière qui cuit) va permettre  d'extraire le feu du soufre. Le soufre rouge  va garder en son centre le rayon de la lumière de notre origine et par le Grand-Œuvre nous mèneront  la véritable Guerre Sainte ou le "combat juste"  à fin que l'homme ne soit plus captif de ses propres "ténèbres". 

Théoriquement le  mercure  est le but du premier oeuvre et  le soufre est le but du second œuvre.

 

Hetre