Les ouvrages modernes nous permettrons de trouver des renseignements sur les différents moyens employés par les alchimistes pour la réalisation du grand oeuvre.
Le procédé est exposé en termes assez intelligibles dans quelques traités du XVII et du XVIII ième siècles, dans:
-la Bibliothèque des philosophes chimiques ( Salmon),
-l'entrée ouverte au palais fermé du roi ( de Philalète),
- le Traité d'un philosophe inconnu.
Pour comprendre les procédés , il est absolument necessaire se souvenir que les alchimistes assimilaient la génération des métaux à l'évolution des corps organisés, supposant que les métaux prennaient naissance, tel que les animaux et les plantes, par la réunion de 2 semences mâle et femelle.
La science des alchimistes consistait donc à opérer artificiellement, au sein de ses appareils, la réunion des deux semences nécessaires à la génération de l'or.
Ces matières premières étaient ensuite abandonnées pendant un temps suffisant, dans un vase que l'on désignait, en raison de sa forme et de son usage, d' oeuf philosophique mais parfois aussi sous le nom d'athanor ou de maison du poulet des sages.
C'est après le temps d'incubation qu'il convient que le métal parfait devait être engendré ou prendre consistance.
Selon la grande majorité des auteurs, ces deux substances sont : l'or ordinaire, qui constitue la semence mâle, et le mercure des philosophes, que l'on nomme aussi le premier agent, et qui représente la semence femelle.
Salmon, dans la Bibliothèque des philosophes chimiques, porte à notre connaissance la manière dont il faut opérer pour combiner l'or vulgaire au mercure des philosophes et obtenir ainsi la pierre des sages.
Pour Salmon, les philosophes assurent que la chose se fait ainsi :
"Le mercure des philosophes (la femelle) étant joint et amalgamé avec l'o r ( le mâle) bien pur et en feuilles ou en limaille, et mis dans l'oeuf philosophal (qui est un petit matras fait en ovale, que l'on doit sceller hermétiquement, de peur que rien de la matière ne s'exhale).
On pose cet oeuf dans une écuelle pleine de cendres, qu'on, met dans le fourneau, et lors ce mercure, par la chaleur de son soufre intérieur, excité par le feu que l'artiste allume au dehors et qu'il entretient continuellement dans un degré et dans une proportion nécessaire, ce mercure, dis-je, dissout l'or sans violence et le réduit en atomes".
Apparemment selon sa description, on obtient par la suite, au bout de "6 mois" (valeur symbolique = 6 signes) une poudre noire portant le nom de tête de corbeau ou ténèbres cimmériennes ou cycle de saturne.
En prolongeant l'action de la chaleur, cette matière devient blanche (teinture au blanc dite petite pierre philosophale). En augmentant encore le feu, la matière fond, devient de ce fait verte et finie par se changer en poudre rouge qui projetée sur un métal vil à l'état de fusion, le transforme en Or.
Attention à la position de la teinte verte, tout dépend de quoi nous parlons. L'ordre des teintes est fondamental selon ce que nous souhaitons désigner car certaines inversions existent dans des "écoles dites de mystères" par rapport à la chronologie mentionnée ci-dessus.
Par exemple à la façon occidentale ou européenne aujourd'hui, "le lion vert" représente le dissolvant puissant comme par exemple l' eau royale ou le triangle, dit féminin, qui est pointé vers le bas et qui ouvre ou ferme les 7 sceaux des 7 esprits métalliques (les planètes utilisaient en astrologie médiévales) et qui va se confronter et agiter ces corps énergétiques (ou planétaires) pour les perfectionnés . Dans ce cas il est question du Vitriol, corps qui apparaît au début du travail de l'Oeuvre, juste après l'oeuvre au noir, sans qu'il soit toujours référencé parfois dans les textes alchimiques. Il semble totalement inutile d'en faire une étape car c'est simplement dans l'ordre des choses car pour accomplir une course de relais il faut avoir le baton en main donc l'avoir réceptionné..c'est identique. Un outil n'est pas une étape...grossière erreur de débutant. En alchimie orientale nous aurons des modiftions à faire sur cet aspect du vert.
Pendant cette chauffe où L'œuf philosophique est fermé hermétiquement, avant d'être mis à chauffer. Une fois allumé, le feu ne doit plus être interrompu (je confirme par ma petite expérience dans ce domaine et qui est strictement d'ordre psychique a effet phénoméologique, donc de perception physique), des phénomènes vont se produirent et successivement vont apparaître des teintes différentes.
Ce sont, selon les termes employés par les alchimistes, les couleurs de l'œuvre principal ou Grand Œuvre, à savoir : noir, blanc, rouge, mais aussi celles de l'œuvre intermédiaire ou Petit Œuvre : vert, jaune, bleu (le bleu n'est pas égal au noir quoiqu'en dise quelques uns).
Pour un alchimistes, ces deux "œuvres" doivent conduire à obtenir la pierre philosophale par le Petit Œuvre qui permet d'obtenir la Pierre Blanche, la substance capable de changer les métaux imparfaits en argent et par le Grand Œuvre qui conduit à l'obtention de la Pierre Rouge, ou Pierre philosophale. Celle-ci doit permettre la transmutation recherchée des métaux vils, soit leur transformation en or inaltérable.